Par sylvain viaut
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Les exploitants de la bergerie du marais ont été blanchis des accusations d'illégalité qui pesaient sur leur activité.

«C'est bien la preuve que nous ne sommes pas des bandits ! » Ce sont les premiers mots lâchés par Thierry Delottier à l'issue de l'audience au cours de laquelle la quatrième chambre du tribunal correctionnel de Bordeaux examinait la plainte qui les visait (« Sud Ouest » du 2 avril) (1).

Avant de relaxer France et Thierry Delottier. Une relaxe intervenant après plusieurs années de tracasseries diverses. Une relaxe tordant le coup aux méchantes rumeurs qui faisaient, à tort, de ce couple de bergers écolos et paisibles des quasi-délinquants et des inconscients. Ce que reconnaissait d'ailleurs le procureur Catherine Figeroux en s'étonnant « de l'importance des moyens déployés » au cours de l'enquête et de l'instruction de cette affaire…

Gros « sur la patate »

Revenus au calme de leur exploitation, parmi leurs 70 têtes d'ovins, et à l'abri de leur bergerie reconstruite et désormais terminée, France et Thierry Delottier soufflent un peu. En cultivant leur jardin. Un jardin « bio » sans le dire, faisant exclusivement appel au fumier composté de leurs moutons et à la bonne terre du marais. Et en soignant leurs agneaux. Même si rétrospectivement, ils en ont « gros sur la patate » !

« La longue procédure menée contre nous pour infraction aux règles de la construction et non-respect des règles, (en particulier des règles du plan de prévention contre les risques d'inondations), a fini par nous donner raison. Et a fait litière des accusations malveillantes et mensongères que nous avons dû endurer durant plusieurs années », pointent-ils aujourd'hui.

« Fidèles à nos idées »

« Nous avons tout de même poursuivi notre projet. Nous sommes restés fidèles à nos idées et nos engagements de respect de l'environnement et de la nature. Nous avons prouvé que nous pouvions vivre de notre travail dans le marais, sans rien abîmer, et développer notre activité d'élevage et d'accueil à la ferme en respectant notre idéal. Nous sommes cohérents avec nos prises de position écologiques et écologistes. Mais aussi citoyennes et humanistes. »

Soulagés, mais encore affectés par cette défiance et cette hostilité active qui les a poursuivis longtemps, France et Thierry Delottier plaident encore leur cas. Mais il suffit de pousser jusqu'à chez eux, à la bergerie de La Montagne, par le petit chemin cahoteux qui longe le canal Saint-Georges, pour voir et comprendre que, derrière les mots, il y a eu des actes.

La justice, le droit, la raison

« Notre troupeau de 70 têtes, sélectionnées chez nous, et les agneaux, sont en parfaite santé. Notre jardin "écolo" fournit notre consommation en légumes et les besoins de l'accueil à la ferme. Les bâtiments, bergerie et logement, sont refaits et respectent les prescriptions de l'Agenda 21. Les normes sanitaires sont respectées… »

Bref, Thierry Delottier continue de plaider et d'enfoncer le clou : « Ceux qui disaient le contraire mentaient, et ceux qui dénigraient sans savoir étaient malhonnêtes. Nous, nous avons toujours été fidèles à notre chemin de vie, à nos engagements. L'écologie, nous ne nous contentons pas de "la parler". Nous la vivons, et nous la faisons. »

Et l'homme blessé qu'il demeure de « rendre hommage à la justice qui a su dire le droit et la raison », dans cette affaire aux sombres racines.

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(1) Une plainte qui portait sur l'illégalité supposée de l'extension de leur bergerie, au lieu dit La Montagne, dans le marais d'Anglade, au bord du canal Saint-Georges. Et sur le non-respect des règles de construction en zones inondables, à cause de l'implantation de yourtes (démontables) pour l'accueil des touristes et des hôtes de la ferme.