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Terrorisme et psychiatrie

vendredi 15 juillet 2016, par CAP21 Aquitaine

Nos pensées vont tout d’abord aux victimes et à leurs familles.

L’horreur de ce qui s’est passé à Nice durant le feu d’Artifice montre à quel point nous vivons dans une société déséquilibrée. Les faits témoignent d’une action délirante dans laquelle un déséquilibré pour une raison que l’on ne connaîtra jamais a foncé dans la foule de façon aveugle.

L’alibi de cette action en serait une fois de plus une action islamiste organisée... Face à ce genre d’action, l’état d’urgence ne sert strictement à rien et il nous a montré une fois de plus son inefficacité (tout comme les 900 unités de vidéo surveillance qui font que la ville de Nice est la plus surveillée de France).

Toutefois la menace est la, bien la. C’est celle d’un délitement profond de notre société qui a perdu ses valeurs et est devenue incapable de donner du sens à la vie des citoyens.

Cet absence de sens est à l’origine de nombreuses maladies mentales comme en témoignait déjà l’article publié dans la revue l’encéphale en 2005 "Prévalence et comorbidité des troubles psychiatriques dans la population générale française : résultats de l’étude épidémiologique ESEMeD/MHEDEA 2000/ (ESEMeD)".

Il est particulièrement impressionnant de considérer que lors de l’étude la population souffre pour :

  • 6,0 % à 21,4 % de la population a épisodes dépressifs majeurs,
  • 1,6 % à 7,9 % pour la dysthymie,
  • 2,1 % à 6,0 % pour l’anxiété généralisée,
  • 1,2 % à 3,0 % pour les troubles panique,
  • 0,6 % à 1,8 % pour l’agoraphobie,
  • 2,2 % à 3,9 % pour l’état de stress post-traumatique,
  • 1,7 % à 4,7 % pour la phobie sociale,
  • 4,7 % à 11,6 % pour la phobie spécifique,
  • 0,5 % à 4,1 % pour l’abus d’alcool,
  • 0,3 % à 1,6 % pour la dépendance à l’alcool.

Cette étude de prévalence a été complétée par un travail sur l’usage des psychotropes "Usage des psychotropes et troubles psychiatriques en France : résultats de l’étude épidémiologique ESEMeD/MHEDEA 2000/ (ESEMeD) en population générale"

La aussi les résultats sont impressionnants :

  • 19% font usage d’anxiolytiques
  • 6% d’un ati-dépresseur
  • 0,8% d’un anti-psychotique
  • 0,6% d’un thymo-régulateur

On peut en conclure sur la base des chiffres de consommation des médicaments qu’entre 0,8 et 1,4% de la population (soit de plus de 500 000 à un million de personnes) souffre actuellement de troubles psychiatriques graves.

Donner du sens et de la cohésion sociale ne sont probablement que les seules voies permettant d’agir sur l’expression de ces "actes terroristes délirants" qui ne font que témoigner d’une dégradation de la santé mentale de la population.

Bien naturellement se posent aussi les questions de causalité et notamment celle des effets à moyen et long terme des produits et substances somme les perturbateurs endocriniens.

Pour tout savoir sur "psychose et délire chronique" ce topo de Nicolas FRANCK (Sce du Pr TERRA Hôpital Le Vinatier)

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