13h27. Salve d'applaudissements. Le Palais des sports de Saint-Raphaël, dans le Var, est archicomble : 3 000 personnes sont venues soutenir Nicolas Sarkozy qui achève un discours d'une cinquantaine de minutes. "Deux semaines à fond et après on accélère", hurle le président-candidat en s'adressant clairement aux électeurs du FN, dont le Var est un des fiefs. Très en verve, usant de l'ironie, Nicolas Sarkozy a violemment dénoncé les "leçons de morale" du Parti socialiste sur les questions d'immigration, en soulignant que la montée de l'extrême droite avait toujours "profité" à la gauche.
"Je crois que le vote pour le Front national augmentera [les] souffrances, il ne résoudra pas [les] souffrances, et que le vote pour le FN dans quinze jours au premier tour servira M. Hollande comme il y a vingt ans le vote pour le Front national servait François Mitterrand", a déclaré Nicolas Sarkozy, tout en invitant les électeurs du Front national à voter pour lui dès le premier tour pour ne pas favoriser la gauche.
"C'est presque l'Appel du 18 juin !", ironise Pierre, un alerte septuagénaire militant de l'UMP, venu de la Drôme, "un appel aux électeurs FN à un vote décomplexé et utile. Le président a raison."
"LE SEUL À MÊME DE GÉRER LA FRANCE"
A propos de l'immigration, à la gauche qui l'accuse de tenter de séduire les électeurs de l'extrême droite, Nicolas Sarkozy a répondu en dénonçant le "terrorisme de la pensée" de "ceux qui mettent leurs enfants dans des écoles protégées" et de cette "gauche caviar qui adore dire 'je suis l'ennemie de la finance' mais qui aime la fréquentation et la conversation de clubs huppés".
Tout en défendant sa décision de maintenir l'aide médicale d'urgence pour les étrangers, le président-candidat a par contre longuement défendu sa volonté de diviser par deux, s'il est réélu, le nombre d'immigrés autorisés à entrer légalement en France.
"Je ne peux pas accepter une immigration qui ne serait motivée que par la seule espérance de consommer des prestations sociales plus généreuses en France", a-t-il lancé. Dans la foule, Josiane Chiodi, militante UMP et adjointe au maire de Saint-Raphaël, Georges Ginesta (UMP) assure qu'elle a "toujours cru dans les chances de Nicolas Sarkozy, un énorme travailleur, le seul à même de gérer la France".
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L'ARME DE L'HUMOUR
Ce discours, à la tonalité caustique et débonnaire, a ravi les militants. Le président-candidat a usé d'un nouveau refrain visant son adversaire socialiste : "Et ça veut gouverner la France..." Il a attaqué François Hollande sur son projet de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim après le tsunami et la catastrophe de Fukushima, où il affirme s'être rendu, alors qu'il n'a passé que quatre heures à Tokyo, en plein milieu de son voyage en Chine.
"Voilà qui est bien envoyé !", s'amuse Françoise, une étudiante niçoise qui écoute avec ferveur. "J'ai trouvé important qu'il évoque les risques d'une victoire de la gauche." Nicolas Sarkozy a asséné : "En 1981, les socialistes ont vidé toutes les caisses en deux ans (...) En 2012, il ne faudra pas deux ans, il faudra deux jours", ajoutant : "Vous aurez la Grèce ou vous aurez l'Espagne."
Parmi la foule, dubitatif, Axel, collégien de quinze ans, est venu par "curiosité" assister au meeting : "la moitié de ce qu'il annonce, il ne pourra pas le faire. Si j'avais le droit de voter je ne sais pas qui je choisirais !"
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