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Augmentation de l’âge de la retraite : une erreur fatale ?

lundi 26 novembre 2012, par Didier Cugy

Au motif de la crise économique et des contraintes en rapport avec le financement des retraites, le paradigme commun consiste à développer le concept du "travailler plus pour gagner plus" et ainsi régler le problème financier posé.

Ce paradigme est à courte vue car il est sous-tendu par l’hypothèse que le rendement du travail reste constant en fonction de l’âge du travailleur. L’idée un peu bête consiste à établir une proportion entre l’espérance de vie et la durée de la période de travail. L’espérance de vie augmente, on augmente la période de travail.

Malheureusement ce paradigme ne tient pas compte de la physiologie humaine. Ce notamment en terme de performance. Les courbes établissant le lien entre phénotype et âge étant caractérisées par un aspect en U inversé

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Ces courbes s’appliquent aussi bien aux activités sportives qu’intellectuelles (jeu d’échec) ou encore à des paramètres physiologiques comme la filtration rénale. Ceci étant bien décrit dans la communication de JF Toussaint lors du colloque prévention 2012.

La société actuelle est caractérisée par un besoin accru de performance. Besoin bien naturel du fait de l’augmentation constante de la productivité liée au machinisme. Ces courbes permettent de déterminer le niveau de performance demandé par l’emploi. Une détermination sur la base de l’âge d’entrée dans l’emploi permet de déterminer le niveau de performance "utile". Si l’on se base sur une entrée dans l’emploi à 25 ans, on ne peut que remarquer que la sortie "logique" devrait être vers 40 ans. A noter qu’une entrée dans l’emploi à 20 ans correspond une "sortie" à l’âge de 60 ans.

La réflexion amène à poser la question du niveau de performance nécessaire à la création des richesses dont nous avons besoin (et qui pourront être redistribuées). Un deuxième niveau de question est en rapport avec les niveaux de performance nécessaires au "plein emploi". Quel travail et quelle rémunération.

Ces questions sont très dérangeantes, on peut en convenir. Il apparait toutefois nécessaire de les poser et de les prendre en compte.

De façon corollaire ces éléments objectifs amènent à prendre en compte la place des concours dans la structuration de l’emploi. En effet, les concours, plus que les examens, permettent de sélectionner sur la base d’un niveau de performance à la fois physique et psychique. Performance physique du fait de l’implication nécessaire à la réussite sur un, deux ou trois ans, performance psychique du fait des connaissances nécessaires à la réussite des épreuves. La réussite d’un concours difficile (p.ex polytechnique ou normale sup à 18 ans) laisse présager que le polytechnicien ou le normalien aura toujours, passé 60 ans, un niveau de performance au moins égal à celui qu’il avait à 18 ans. Cela permet de répondre aux objections de ces personnes (le normalien ou le polytechnicien) qui ont tendance à généraliser (je ne vais pas me faire que des amis) sur leurs cas propres en ce qui concerne l’âge de la retraite.

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